Consommer de l’alcool avant de se rendre compte que l’on est enceinte : Quel est le danger réel ?

Vous avez peut-être arrêté la contraception il y a quelques mois pour essayer d’avoir un bébé, mais vous ne vous attendiez pas à tomber enceinte si vite.

Vous avez réduit votre consommation d’alcool pour augmenter vos chances de concevoir un enfant, mais vous avez continué à boire un verre de vin de temps en temps.

Ou peut-être n’essayiez-vous pas du tout de tomber enceinte, et vous avez été surprise de constater que vos règles avaient plus d’une semaine de retard. Maintenant, vous regardez deux lignes roses sur un test de grossesse à domicile et vous paniquez à propos de l’apéritif et de la soirée avec vos amies que vous avez appréciée il y a quelques jours.

Peut-être saviez-vous depuis quelques semaines que vous êtes enceinte, mais vous avez quand même porté un toast à une fête de Noël, ou aux mariés lors d’un récent mariage parce que votre amie vous a dit que de petites quantités d’alcool si tôt dans la grossesse ne font pas de mal.

Quoi qu’il en soit, vous êtes maintenant inquiète et vous voulez savoir quels dommages, le cas échéant, la consommation d’alcool en tout début de grossesse peut causer.

Tout d’abord, respirez profondément et laissez tomber toute culpabilité ou honte que vous ressentez par rapport au passé. Vous êtes ici dans une zone sans jugement. Ensuite, poursuivez votre lecture pour découvrir les effets secondaires possibles et, surtout, ce que vous pouvez faire pour assurer votre santé et celle de votre bébé à l’avenir.

Directives officielles concernant la consommation d’alcool – même en tout début de grossesse

Tout en haut de sa fiche d’information sur l’alcool et la grossesse – Source fiable – et en caractères gras, rien de moins -ils conseillent aux femmes qui essaient de tomber enceintes ou qui pourraient l’être de ne pas boire.

Pourquoi ? Il ne s’agit pas vraiment du tort causé par ce que vous buvez avant même d’être enceinte (bien que cela puisse affecter votre capacité à concevoir). Il s’agit plutôt du fait qu’aucune quantité d’alcool même d’un verre de vin tout droit sortit d’une bouteille de vin se trouvant dans votre cave à vins, à quelque moment que ce soit de la grossesse, n’a été absolument prouvée comme étant sans danger.

Étant donné que vous pouvez être enceinte sans le savoir, on envisage la possibilité que vous soyez dans les premiers stades de la grossesse – 3 ou 4 semaines, souvent même avant l’absence de règles. (De nombreuses personnes ne savent pas qu’elles sont enceintes avant d’avoir atteint 4 à 6 semaines de grossesse).

Tout comme le CDC aux États-Unis, le NHS au Royaume-Uni recommande d’éviter l’alcool si vous êtes enceinte ou prévoyez de l’être.

Que dit la recherche ?

Il est assez difficile de mener des recherches vraiment spécifiques sur la consommation d’alcool en tout début de grossesse. En effet, il serait contraire à l’éthique de mettre sur pied une étude et de demander à un segment de la population de femmes enceintes de faire quelque chose (boire de l’alcool) dont on sait qu’il est nocif, même dans certains cas.

Ce dont nous disposons, c’est de recherches portant sur des personnes qui déclarent elles-mêmes avoir consommé de l’alcool pendant leur grossesse, ainsi que de quelques études sur des animaux. Nous disposons également de nombreuses données scientifiques qui étayent notre compréhension du développement humain dans l’utérus, notamment le développement du cerveau et du système nerveux central à partir de la troisième semaine de grossesse (juste après l’implantation).

Dans une étude réalisée en 2015 sur des souris, les chercheurs ont administré de l’alcool aux animaux au huitième jour de gestation, ce qui correspond à peu près au début de la quatrième semaine d’une grossesse humaine. Ils ont constaté que la progéniture de ces souris présentait des modifications de la structure de leur cerveau.

Ces résultats suggèrent qu’une exposition précoce à l’alcool peut modifier les processus chimiques de l’ADN. Les cellules souches embryonnaires qui changent en raison de la consommation d’alcool de la mère au début de la grossesse pourraient même avoir un impact sur les tissus adultes plus tard.

Pour être un peu plus clair, les humains ne sont pas des souris. Il n’y a aucun moyen de savoir à l’heure actuelle si cet effet se produit de la même manière chez les humains. Mais cela vaut certainement la peine d’être étudié plus avant.

D’autre part, une étude publiée en 2013 a porté sur 5 628 femmes qui ont déclaré avoir consommé diverses quantités d’alcool en début de grossesse. (Pour les besoins de cette étude, « précoce » signifiait jusqu’à 15 semaines).

Les chercheurs ont recherché les effets communs de l’alcool sur la grossesse :

  • faible poids à la naissance
  • pression artérielle maternelle élevée
  • prééclampsie
  • taille plus petite que prévu pour l’âge gestationnel
  • naissance prématurée

Les chercheurs n’ont pas trouvé de corrélation étroite entre la consommation d’alcool en début de grossesse et l’augmentation de la probabilité de ces complications. Mais cette étude ne s’est intéressée qu’aux résultats à court terme (et non aux effets à long terme qui pourraient ne pas se manifester avant l’enfance) et non aux troubles causés par l’alcoolisation fœtale.

Ces études représentent les deux extrémités du spectre – l’une montre des possibilités effrayantes concernant la modification de l’ADN, et l’autre ne suggère aucun effet néfaste. Cependant, la plupart des études se situent plutôt entre les deux.

Par exemple, cette étude de 2014 a examiné 1 303 femmes enceintes au Royaume-Uni et leur consommation d’alcool avant la grossesse et pendant les trois trimestres. Les résultats suggèrent que la consommation d’alcool – même inférieure à deux verres par semaine – au cours du premier trimestre augmente le risque de complications, comme un poids de naissance inférieur et une naissance prématurée.

Et cette recherche publiée en 2012 suggère que même une consommation légère d’alcool dans les premières semaines pourrait augmenter le risque de fausse couche, bien que le risque augmente avec une consommation plus importante.

Il pourrait être juste d’examiner toutes les informations disponibles et de dire qu’une consommation légère d’alcool en tout début de grossesse n’entraîne pas toujours (ou souvent) des problèmes, mais c’est possible. Et la définition de « légère » varie selon les personnes, ce qui ajoute à la confusion. Par conséquent, suivre les directives du CDC et du NHS selon lesquelles il ne faut jamais boire d’alcool est l’option la plus sûre et celle que nous recommandons.

Effets secondaires possibles de la consommation d’alcool à 3 ou 4 semaines de grossesse

La consommation d’alcool en début de grossesse suscite quelques inquiétudes : la fausse couche et les troubles liés au syndrome d’alcoolisation fœtale.

C’est une réalité incroyablement difficile que les fausses couches soient aussi fréquentes qu’elles le sont. Et même si vous suivez toutes les règles, c’est au cours du premier trimestre que le risque de fausse couche est le plus élevé – et il est souvent dû à des facteurs indépendants de votre volonté (comme les anomalies chromosomiques).

De nombreuses sources et études fiables (comme celle que nous avons mentionnée ci-dessus) indiquent que la consommation d’alcool au cours du premier trimestre peut augmenter le risque de fausse couche. La raison de ce phénomène n’est pas entièrement claire.

L’autre grand risque qui amène sont lot de symptômes :

  • une naissance prématurée
  • faible poids à la naissance
  • des problèmes neurologiques
  • des problèmes comportementaux qui se manifestent plus tard dans l’enfance
  • certains traits faciaux anormaux (lèvre supérieure mince, petits yeux, absence de pli vertical entre le nez et les lèvres)
  • des difficultés cognitives.

Que faire si vous avez consommé de l’alcool alors que vous étiez enceinte de 3 à 4 semaines ?

N’oubliez pas que le développement humain in utero ne se fait pas en une seule fois. Il se déroule sur une période de 40 semaines (plus ou moins, mais vous voyez ce que nous voulons dire) et de nombreux facteurs y contribuent.

Et bien que la consommation d’alcool à n’importe quel stade de la grossesse doive être évitée, le CHU de liège et l’institut nationale de santé publique du Québec affirment qu’il est peu probable que la consommation d’un peu d’alcool avant de savoir que vous êtes enceinte soit nocive.

Donc, si vous avez bu de l’alcool avant de vous rendre compte que vous étiez enceinte, l’important est que vous arrêtiez maintenant. Le cerveau de votre petit être humain a encore beaucoup de développement à faire.

Prenez votre vitamine prénatale quotidienne, adoptez une alimentation saine, évitez les viandes insuffisamment cuites et les poissons crus ou à forte teneur en mercure, et respectez vos rendez-vous prénataux – ce sont toutes des choses merveilleuses que vous pouvez faire pour promouvoir la santé de votre bébé.

Et pendant que nous parlons de ces rendez-vous prénataux, parlez franchement à votre médecin de vos préoccupations et dites-lui que vous avez consommé de l’alcool dès le début.

Si vous ne vous sentez pas à l’aise pour parler avec lui de choses qui pourraient affecter votre grossesse, trouvez un nouveau médecin. Il est essentiel de pouvoir parler honnêtement de votre santé et de celle de votre bébé pendant la grossesse pour passer neuf mois heureux et en bonne santé.

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